Régulation des jeux de hasard dans le cadre andorran.

Régulation des jeux de hasard dans le cadre andorran.

Les jeux de hasard ont longtemps été interdits dans la Principauté d’Andorre. Le décret des  » Veguers  » sur l’ordre public et le séjour des étrangers, approuvé en 1929, a établi le principe d’une interdiction générale de toute activité liée au jeu, à la chance ou au hasard et, en général, de toutes celles dont la finalité n’est pas le divertissement honnête.

Malgré cette interdiction, et grâce à l’influence des pays voisins (principalement l’Espagne), le jeu de Bingo s’est établi, sous une forme plus traditionnelle, les « Quintos traditionnels ». Ce dernier a commencé à se répandre en tant que pratique de jeu identique à celle des États voisins.

La nécessité de réglementer le jeu de bingo a conduit à l’adoption de la loi sur le bingo du 28 novembre 1996, dont la réglementation s’est développée au cours des années suivantes. Ce contexte juridique a conduit au développement progressif du cadre juridique actuel des jeux de hasard, qui est entré en vigueur le 15 janvier 2015 avec la loi 37/2014, du 11 décembre, sur la réglementation des jeux de hasard et son développement réglementaire progressif, et ensuite avec l’actuelle loi 4/2021, du 22 mars, sur le texte consolidé de la réglementation des jeux de hasard. Cependant, au même temps, le Conseil andorran de régulation des jeux de hasard a été créé, une entité dotée d’une personnalité juridique propre, classée comme autorité administrative et principalement dédiée à la régulation des jeux de hasard.

Ainsi, la loi 4/2021 du 22 mars 21, texte consolidé de la réglementation des jeux de hasard, établit la pratique et l’exploitation des jeux de hasard dans la Principauté d’Andorre, en distinguant six catégories d’opérateurs de jeux de hasard, chacune en fonction des différents types de jeux exploités et des différences entre les jeux de hasard purs, les jeux de hasard, les jeux de tirage, les jeux mixtes de hasard et d’adresse, aussi bien les jeux de pari que les jeux de table.
La loi prévoit également la régulation des jeux en face à face et en ligne et établit l’autorisation des jeux de hasard, par le biais de différents types de licences qui dépendront de l’exploitation des jeux de hasard, de la commercialisation ou de la distribution et des activités professionnelles qui s’y rapportent.

Voici un bref résumé des concepts les plus importants et les plus fondamentaux inclus dans la loi.

OBJECTIF

L’objectif principal de la loi est de réglementer l’activité des jeux de hasard dans la Principauté d’Andorre, en déterminant l’offre et la consommation de jeux de hasard, ainsi que de garantir leur exploitation afin de prévenir le jeu excessif, d’assurer la fiabilité et l’intégrité des opérations de jeu et de garantir le développement équilibré et durable des différents types de jeux de hasard.

CHAMP D’APPLICATION

Le champ d’application, réglementé dans l’article trois de la loi, s’étend à tous les types de jeux de hasard, aux opérateurs qui sont autorisés à les exploiter dans la Principauté d’Andorre et à tous les joueurs qui les pratiquent. Sont également soumises à cette loi toutes les activités liées directement ou indirectement aux jeux de hasard, même si elles n’entrent dans aucune des catégories établies, mais qui impliquent de risquer des biens ou des droits dans une activité où le hasard est impliqué.

Sont toutefois exclus du champ d’application de la loi les jeux de hasard de simple loisir ou de récréation, les concours définis comme des compétitions faisant appel à la sagesse et/ou à la connaissance, les machines récréatives ou dispositifs similaires et, enfin, les loteries promotionnelles ou publicitaires promues depuis l’étranger.

MODALITÉS DE JEUX DE HASARD

Qu’entend la loi par « jeu de hasard » ? L’article 4 de la loi définit les jeux de hasard comme « tout jeu dans lequel des biens ou des droits de toute nature sont mis en jeu, avec pour conséquence soit la perte du bien ou du droit mis en jeu pour au moins un des joueurs, soit un gain au profit d’au moins un des joueurs, et pour lequel le hasard est un élément, même accessoire, du déroulement du jeu et de la détermination du gagnant ou de la fixation des gains ».

On distingue quatre grands types de jeux de hasard, qui peuvent être subdivisés en fonction de la licence correspondante

  • Jeu de hasard pur : jeu reposant exclusivement sur le hasard, dans lequel un gain est annoncé en fonction du résultat, quelle que soit la nature ou le montant de ce gain, et dont la participation est subordonnée à une contribution financière préalable du joueur, sous quelque forme que ce soit.
  • Jeu mixte de hasard et d’adresse : jeu dans lequel un ou plusieurs joueurs se voient proposer un pacte dans lequel ils risquent de l’argent sur le Conseil général sur une circonstance, un événement, une combinaison ou autre selon lequel celui qui se trompe ou se trompe perd l’argent risqué au profit d’une ou plusieurs autres personnes.
  • Concours avec intervention du hasard : forme de jeu dans laquelle l’offre, le déroulement et la résolution se font en direct ou par un moyen de communication, que ce soit la télévision, la radio, la télématique ou d’autres moyens, à condition que l’activité de jeu soit liée ou subordonnée à l’activité principale.
  • Les tombolas, les loteries traditionnelles et les loteries promotionnelles ou publicitaires.

De même, l’article 4, dans sa deuxième section, fournit d’autres définitions, telles que : jeux de hasard en ligne, casino, bingo, loterie, entre autres.

OPÉRATEURS, LICENCES ET CLASSES

Quel type d’opérateur suis-je ? Pour exploiter ou développer une activité basée sur les jeux de hasard, il faut tout d’abord entrer dans une catégorie d’opérateur ou de distributeur, afin de déterminer ensuite le type de licence qui sera nécessaire.
Ainsi, l’article 5 détermine les six catégories différentes d’opérateurs (de 1 à 6, qui peuvent être des personnes physiques ou morales, en précisant si l’activité se déroule sur place ou en ligne) et les deux options de distributeurs (principaux et mixtes).

Quelle est la différence entre un opérateur et un distributeur ? Principalement, l’opérateur peut être une personne physique ou morale qui exploite exclusivement les services de différents jeux de hasard, tandis que le distributeur peut également être une personne physique ou morale qui ne les exploite pas mais les commercialise.

Une licence est-elle nécessaire ? Comme indiqué précédemment, l’article 8 de la loi oblige toute personne physique ou morale intéressée par l’exploitation de jeux de hasard dans la Principauté d’Andorre à obtenir une licence, qui sera délivrée par le Conseil andorran de régulation des jeux de hasard. Il s’agit donc d’une condition indispensable à l’exercice de l’activité.

Il existe différents types de licences (de A à J), qui dépendent du type d’opérateurs, et qui sont de nature administrative, d’une durée déterminée et incessibles.

FISCALITÉ ET TAXATION

Existe-t-il des règles fiscales et administratives ? La demande et l’octroi de la licence seront soumis au paiement d’une taxe administrative, comme le prévoit l’article 94. De même, l’exploitation ou le développement de l’activité de jeu sera soumis à la réglementation fiscale, et donc à l’impôt sur les activités de jeu, et sera donc effectivement taxé, comptabilisé et liquidé de la manière prévue par la loi.

En conclusion, les jeux de hasard dans la Principauté d’Andorre continuent d’évoluer, tout comme leur réglementation et la manière dont ils se sont développés peu à peu ces dernières années. Actuellement, et avec la loi 4/2021, du 22 mars, sur le texte consolidé de la réglementation des jeux de hasard, le cadre légal est défini et structuré.

Il ne faut pas oublier l’ouverture du nouveau casino UNNIC, le centre de loisirs intégré de référence, d’une capacité d’environ 1 500 personnes, situé dans le centre d’Andorre-la-Vieille. C’est précisément ce fait qui confère à la loi une plus grande importance aujourd’hui, car il s’agira d’un tournant pour voir si la réglementation des jeux de hasard est correctement établie et si la loi couvre tous les besoins juridiques qu’implique cette nouvelle ouverture.

 

La Direction

Augé Legal & Fiscal

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